-
-
-
huile et acrylique 60x80
Là-bas, Ce sont des ponts tressés en fer Jetés, par bonds, à travers l'air, Ce sont des blocs et des colonnes Que dominent des faces de gorgones ... C'est la ville tentaculaire, Debout, Au bout des plaines et des domaines… Des clartés rouges Qui bougent Sur des poteaux et des grands mâts, Même à midi, brûlent encor Comme des oeufs monstrueux d'or, Le soleil clair ne se voit pas: Bouche qu'il est de lumière, fermée Par le charbon et la fumée, Les rails ramifiés rampent sous terre En des tunnels et des cratères Pour reparaître en réseaux clairs d'éclairs Dans le vacarme et la poussière. C'est la ville tentaculaire. Trouble et rouge, comme un haillon qui brûle, De réverbère en réverbère se recule. La vie, avec des flots d'alcool est fermentée… La ville au loin s'étale et domine la plaine Comme un nocturne et colossal espoir; Elle surgit: désir, splendeur, hantise; Sa clarté se projette en lueurs jusqu'aux cieux, Son gaz myriadaire en buissons d'or s'attise, Ses rails sont des chemins audacieux Vers le bonheur fallacieux C'est la ville tentaculaire, La pieuvre ardente et l'ossuaire Et la carcasse solennelle…
Emile Verharen, extraits de "la ville"
7 commentaires
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires